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L’essor des petites communautés sur les réseaux sociaux

Les microcommunautés en ligne occupent un espace grandissant dans le paysage des réseaux sociaux. Voici un décryptage de ce phénomène.

Ce qu’il vous faut

En 2008, Facebook détrônait Myspace comme réseau social le plus fréquenté. Une grande partie de la population utilise cette plateforme pour y exprimer publiquement ses moindres pensées, faits et gestes ou émotions. Aujourd’hui, en 2024, la majorité des personnes utilisent les réseaux sociaux bien différemment et ne se cantonnent pas à Facebook pour ce faire, loin de là.

Groupes Facebook, sous-reddits, communautés X, groupes LinkedIn… Quelle que soit leur forme, les communautés en ligne progressent lentement mais sûrement sur les réseaux sociaux : 76 % des internautes déclarent y participer d’une manière ou d’une autre.

Tout cela soulève une question : à quand remonte le phénomène du communautarisme sur les réseaux sociaux ? Cet article s’intéresse à la tendance des petites communautés : leurs origines, les raisons de leur essor et leur signification pour l’avenir des réseaux sociaux.

Pourquoi les petites communautés sont-elles devenues si importantes sur les réseaux sociaux ?

Quelle que soit la plateforme concernée, les réseaux sociaux offrent un espace formidable pour nouer des relations enrichissantes, a fortiori au sein des petites communautés qui se constituent autour d’un thème ou d’un centre d’intérêt précis. Elles permettent de se rapprocher de personnes ayant les mêmes affinités et de s’exprimer sur les sujets qui nous tiennent à cœur sans avoir l’impression que notre discours soit étouffé par le bruit des autres internautes. Outre le fait qu’elles augmentent les chances de trouver un public attentif, les petites communautés évitent d’avoir à s’exprimer publiquement devant une masse indéterminée. Elles sont également propices à des échanges plus directs et authentiques : 36 % des internautes déclarent ainsi préférer les communautés en ligne parce qu’elles favorisent des discussions plus intéressantes. Aujourd’hui, il semblerait que les utilisateurs et les utilisatrices des réseaux sociaux privilégient la qualité à la quantité des débats, et préfèrent choisir avec qui discuter plutôt que d’interagir avec le plus grand nombre.

L’impact de la COVID sur les réseaux sociaux

Il est probable que la popularité croissante des communautés en ligne soit en grande partie due à la COVID-19, qui a contraint la plupart de la population mondiale à alterner les périodes de confinement ou de restrictions sociales de la fin 2019 à la mi-2022. Dès le début de la pandémie, les interactions au sein des communautés en ligne ont augmenté de 81 %, tandis que 91 % des personnes déclarent avoir apporté une forme ou une autre de soutien par le biais d’un groupe ou d’une communauté en ligne pendant cette période.

L’essor des petites communautés est sans doute dû à la recherche d’interactions plus intimes pour remplacer la socialisation en personne, au besoin de soutien dans les moments difficiles ou à l’envie d’interagir sur les réseaux sociaux de façon plus apaisée, étant donné la multiplication des problèmes de santé mentale tels que l’anxiété et la dépression pendant les quarantaines et après.

Autres facteurs d’utilisation des petites communautés

N’oublions pas que les influenceurs et les influenceuses sont un autre élément important de l’expérience des réseaux sociaux au sens large, car leur principal objectif consiste à développer une communauté sur laquelle exercer une influence. Face à leur place croissante sur les plateformes et au contenu spécialisé que ces personnes publient pour attirer des publics précis, il n’est guère étonnant que de petites communautés aient émergé pour échapper à l’étreinte grandissante des influenceurs et des influenceuses.

L’essor des petites communautés en ligne peut également traduire le désir généralisé d’interagir avec d’autres personnes partageant les mêmes centres d’intérêt au lieu de se contenter de consommer le contenu spécialisé proposé par les influenceurs et les influenceuses. Le phénomène peut donc être considéré comme une nouvelle étape naturelle pour celles et ceux qui aiment utiliser les réseaux sociaux afin de se tenir au courant de l’actualité de leurs centres d’intérêt.

Évidemment, bon nombre de marques surfent sur la tendance et misent sur le format des microcommunautés pour vendre leurs produits et services. Des entreprises comme Lego et Glossier ont ainsi constitué leurs propres communautés en ligne pour réunir leurs publics cibles et diffuser du contenu sur leurs produits et leur marque afin de fidéliser leur clientèle et de développer leur chiffre d’affaires. Pour d’autres, l’objectif consiste à multiplier les sources de revenus en faisant payer l’accès au groupe et au contenu exclusif qui l’accompagne.

Vision globale

Chaque réseau social a tout intérêt à publier de nouvelles fonctionnalités et des améliorations adaptées aux modes d’utilisation de sa plateforme, et il est facile de comprendre comment le phénomène des petites communautés a influencé les réseaux sociaux et leur évolution jusqu’à maintenant. Récemment encore, Facebook a dévoilé la possibilité de publier des stories sous forme de groupe, tandis que X (anciennement Twitter) a ajouté des questions d’adhésion pour qualifier les personnes qui souhaitent rejoindre une communauté précise.

Outre l’évolution d’Instagram, qui se rapproche de plus en plus de TikTok en réponse à l’énorme popularité (toujours croissante) du contenu vidéo de courte durée, il est possible que les principaux réseaux sociaux commencent à prendre exemple sur des plateformes davantage axées sur les communautés de type Reddit ou Discord au cours des mois ou années à venir.

Quelles que soient son origine ou ses motivations, la tendance aux petites communautés peut être considérée à bien des égards comme une évolution positive du comportement des internautes. Ainsi, 98 % des personnes appartenant à un groupe en ligne déclarent ressentir des affinités avec les autres membres de ce groupe. En prenant conscience qu’ils permettent de nouer des liens plus étroits, les réseaux sociaux pourraient à l’avenir opter pour davantage d’authenticité, d’acceptation et d’appartenance.


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16 avril 2024

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